le 17/11/2022
-Le marché de la photo se porte bien. Les tirages du XIXe siècle et les grands maitres de la photographie contemporaine continuent à faire de très belles adjudications.
Les artistes moins de 40 ans et les femmes constituent des valeurs porteuses.
L’édition 2022 de Paris Photo a fermé ses portes le 13 novembre dernier. Ce rendez-vous incontournable du marché de la photographie clôt une année, où le marché de l’art a fait preuve de dynamisme.
Un volume de vente en augmentation
Au premier semestre 2022, les résultats des grandes maisons de vente ont cru de 8,8% en un an, d’après les chiffres de la base de données d’Artprice. La digitalisation du marché de l’art qui s’est accélérée sous l’effet de la crise sanitaire a profité au secteur de la photographie. Mais ce secteur ne pèse qu’un peu moins de 2% de la valeur totale du marché de l’art.
En 2021, c’est plus de 22 500 photos qui ont été vendues aux enchères pour la somme totale de 117,8 millions d’euros. En 2020, il avait fait très belle performance alors même que l’année avait été marquée par la crise sanitaire. 18 600 lots avaient été vendus aux enchères.
Les tirages des maitres du XIXe siècle continuent à séduire
En mai dernier, l’un des tirages d’un des nus les plus connus de Man Ray (1890-1976), le Violon d’Ingres, a été vendu pour la somme de 12,41 millions de dollars à New York par la maison de ventes aux enchères Christie’s. Un record absolu qui fait du surréaliste l’auteur de la photo la plus chère du monde. Signé de la main de l’artiste, ce cliché serait l’unique épreuve produite par l’artiste.
Cette très belle enchère confirme que les tirages d’époque des photographes du XIXe siècle peuvent également atteindre des records, notamment lorsque leur provenance est prestigieuse, comme l’a montré en 2021 vente du Portrait of Tearfull Woman de Man Ray par Christie’s en mai 2017 pour 2,2 millions de dollars.
La photographie contemporaine dope le marché
Cependant ce sont généralement les maîtres de photographie contemporaine, dont les tirages se vendent plusieurs millions de dollars, qui constituent les locomotives du marché. Ces photographes de la seconde moitié du XXe siècle alignent régulièrement des enchères records. Avant la vente du Violon d’Ingres de Man Ray c’est d’ailleurs l’un d’entre eux, l’allemand Andreas Gursky, qui détenait la palme de la photographie la plus chère du monde, avec Rhein II adjugé pour 4,33 millions de dollars en 2011.
En 2021, les adjudications millionnaires ont généralement été remportées par ces maitres de la seconde partie du XXe siècle comme Richard Prince (1949), Cindy Sherman (1954).
La place croissante des femmes
Le marché de l’art contemporain fait une place croissante aux moins de 40 ans et aux femmes, souligne la dernière édition du rapport Artprice sur le marché de l’art. Ce sont les locomotives du secteur. Pour faire rayonner la puissance féminine, Paris Photo a décidé pour sa 25e édition de mettre 70 femmes photographes à l’honneur.
Et sur les quelque 1600 artistes présentés, 31% sont des femmes. En 2021, c’est d’ailleurs une femme qui a remporté l’adjudication la plus haute avec Untitled de Cindy Sherman vendue plus 3 millions de dollars par Christie’s.
Les marchés émergents ont des atouts à faire valoir pour un investisseur en quête de niveau de rendement attractifs. Mais toutes les zones géographiques ne se valent pas et l’investisseur devra accepter un certain niveau de risque.
Décryptage
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