le 22/02/2022
-Peur face au conflit armé, inquiétude face aux conséquences économiques à venir, guerre du gaz : la crise ukrainienne panique les investisseurs et entraine les marchés à la baisse.
Guerre et bourse ne dont pas bon ménage. Lors de la Première Guerre mondiale, la bourse de Berlin avait fermé plusieurs années. Et la bourse de Paris avait également gardé ses portes closes lors de la Seconde Guerre mondiale, pour ne les rouvrir qu’en 1949. Plus généralement, les annonces de conflit armé ont tendance à faire plonger les bourses.
Le conflit éclate en Ukraine
La dernière tentative de conciliation entre la Russie et l’Ukraine orchestrée par Emanuel Macron aura fait long feu. Le 21 février, Vladimir Poutine a déclaré reconnaître l’indépendance des territoires séparatistes pro-russes de l’Est de l’Ukraine. Le jeudi 24 février ses troupes ont envahi l’Ukraine. Il s’agit d’une violation de la souveraineté de l’Ukraine et des accords de Minsk de 2014 pour l’Union européenne et les États-Unis. Ces derniers n’ont pas tardé à prendre des sanctions contre la Russie.
Tempête sur les marchés en Russie
À la perspective d’un conflit, la bourse de Moscou s’est affolée. Les investisseurs se sont alarmé des conséquences économiques des sanctions qui seraient appliquées à la Russie. La dégradation de ses relations commerciales avec ses partenaires constitue également un motif de crainte. Lundi 21 février, à la fermeture de la bourse, l’indice RTS (Russian Trading System) – composé d’une cinquantaine d’entreprises russes cotées à la bourse des valeurs RTS – avait perdu 13%. À l’ouverture de la bourse de Moscou, mardi matin, il a plongé de 10,8%. L’indice RTS, qui est le principal indice de la bourse de Moscou, est en chute de 32,5% depuis le début de l’année. Le rouble dévisse et flirte avec son plus bas niveau historique.
Oscillations de la bourse de Paris
Même sentiment de crainte du côté des marchés européens. Une guerre aux portes de l’Europe est un facteur d’inquiétude en soi. S’y ajoutent les probables tensions à venir sur le secteur de l’énergie. Les États européens sont largement dépendants du gaz russe. 4% du gaz importé dans l’Union européenne provient de la Russie. Des tensions sur ce marché feraient encore grimper le prix de l’énergie, un facteur d’inflation majeur. Lundi le CAC40 a clôturé en baisse de 2,04%. À l’ouverture mardi, il a nouveau cédé 2%.
Les bons résultats annuels affichés par les entreprises tricolores et les nouvelles positives sur le front de la pandémie avec le reflux du front Omicron sont venus cependant redonner un peu d’optimisme aux investisseurs. En milieu d’après midi, mardi, le CAC40 avait effacé ses pertes de la journée.
Les marchés ont réagi très violemment jeudi à l’entrée des troupes russes en territoires ukrainiens. L’indice de la peur a bondi et l’on craint désormais une baisse des marchés.
Les marchés émergents ont des atouts à faire valoir pour un investisseur en quête de niveau de rendement attractifs. Mais toutes les zones géographiques ne se valent pas et l’investisseur devra accepter un certain niveau de risque.
Décryptage
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