Si le contexte de taux bas actuel permet aux investisseurs de poursuivre leurs projets immobiliers, les banques sont moins enclines à les suivre. On commence à observer un léger repli de la demande qui pourrait à terme avoir un effet sur les prix.
Après la baisse des taux enregistrée en juillet et août, les banques conservent des barèmes relativement stables. D’après la plateforme SeLoger, le taux moyen s’établit à 1,21% en octobre 2020 contre 1,22% en septembre. La durée des prêts tend à s’allonger en dépit des recommandations du Haut Conseil de stabilité financière. Elle s’est allongée de 4 mois depuis le début du premier confinement. En revanche, les conditions d’accès au prêt se durcissent, réduisant d’autant le nombre d’emprunteurs pouvant bénéficier de ces taux attractifs.
Dans un contexte de crise sanitaire et de récession économique à l’horizon, les banques sont de plus en plus frileuses. Les préconisations du Haut Conseil de stabilité financière les incitent à se montrer rigoureuses dans l’instruction des dossiers de demande de prêts.
Les refus de prêts augmentent
Les banques privilégient les profils avec un taux d’apport confortable (entre 10 et 20%), une épargne résiduelle significative, de bons revenus et un endettement limité. Ces critères constituent des freins pour les investisseurs. Et les refus de prêt augmentent. En septembre dernier, le courtier VousFinancer a mis en évidence la hausse du taux de refus : 10,7 % des dossiers en 2020 contre 5,5% en 2019. 37% d’entre eux sont portés par des primo-accédants et 26% par des investisseurs locatifs.
Et si le second confinement ne devrait pas impacter des délais d’instructions des demandes de prêt, il devrait inciter les banques à se montrer plus sélectives sur les dossiers qu’elles accepteront de financer. La part des refus de prêt devrait encore augmenter.
Un repli de la demande ?
Ce phénomène contribue à la réduction du volume des prêts. Il est majoré par une certaine forme d’attentisme du côté des vendeurs comme des acheteurs qui préfèrent différer un projet d’achat dans un contexte incertain. Pour l’observatoire Crédit Logement CSA, le marché des crédits n’a pas retrouvé toute sa vigueur. « La demande reste affectée par les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire et ne s’est relevée que partiellement », souligne l’observatoire.
Le nouveau confinement qui interdit les visites de biens immobiliers devrait amplifier ce mouvement de réduction de volume. Va-t-il gripper la demande au point d’avoir un impact sur les prix ? L’avenir le dira. Dans cette attente, les acteurs du marché n’anticipent pas un rebond de grande ampleur d’activité sur ce marché à la sortie de ce confinement comme cela a été le cas à la sortie du premier.
À surveiller pour les investisseurs : les opportunités de gain à long terme qui pourraient se profiler dans les prochains mois, notamment dans des secteurs en difficulté comme les immeubles de bureaux, commerces, hôtels, restaurants etc…