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L’augmentation de la taxe foncière s’accélère

par La rédaction - le 27/09/2023

La taxe foncière continue à augmenter en 2023, notamment en raison de l’inflation. Un coût, que les propriétaires bailleurs ne peuvent que partiellement reporter sur les loyers. Pour ceux qui remboursent un crédit immobilier, cette charge peut représenter un ou plusieurs mois de crédit supplémentaires selon les villes.

Depuis le 30 août dernier, date du début de la mise en ligne des avis d’imposition de taxe foncière pour 2023, certains propriétaires découvrent avec effroi le montant à débourser du fait d’une augmentation massive des taux applicables.

Taxe foncière : des hausses de taux significatives

La hausse s’explique pour moitié par la revalorisation légale des valeurs locatives (+7,1% décidée au niveau national) pendant cette période et pour moitié par la hausse des taux votée par les collectivités. D’après les statistiques de la DGFiP, sur 34.808 communes en 2023, 5.000 d’entre elles ont choisi d’augmenter leur taux de taxe foncière sur les propriétés bâties. Certaines de ces augmentations sont très fortes : jusqu’à 52% à Paris, à laquelle s’ajoute l’augmentation national (+7,1%), soit, une augmentation totale de 62,7% ! C’est l’évolution la plus haute de tout le territoire. Elle est suivie par Grenoble (+33,2%) et Meudon (+44,7%).

Déjà, au cours de la dernière décennie, la taxe foncière avait singulièrement augmenté. Entre 2011 et 2021, elle a progressé en moyenne de 24,9%  d’après l’UNPI.

Un manque à gagner pour les bailleurs

L’inflation fait bondir les valeurs locatives qui servent de base de calcul à la taxe foncière : +3,4% en 2022 et +7,1% en 2023. À titre de comparaison, en 2021, les valeurs locatives cadastrales n’ont augmenté que de 0,2%. Or les propriétaires ne peuvent que partiellement reporter cette augmentation de l’inflation sur les loyers qu’ils perçoivent. Si, en théorie, le bailleur peut réviser ses loyers à la hausse en fonction de l’inflation à la date anniversaire du contrat de location en s’appuyant sur l’Indice de référence des loyers (IRL) calculé chaque trimestre par l’Insee, le bouclier inflation limite désormais les possibilités d’augmentation à un seuil de 3,5% en métropole.

Un paramètre à intégrer pour les investisseurs locatifs

Les futurs acquéreurs d’un bien immobilier doivent tenir compte du poids croissant de la taxe foncière dans leurs calculs de rentabilité. D’après le réseau de courtier Meilleurtaux, en 2022 dans les 20 plus grandes villes de France, la taxe foncière a coûté en moyenne 111 euros par mois dans les plus grande villes françaises contre 105 euros par mois en 2021. Dans certaines villes comme Nîmes et Saint-Etienne, le poids de la taxe foncière pour l’acquéreur peut représenter jusqu’à deux mensualités supplémentaires de crédit immobilier.

Et la réforme programmée des bases de la taxe foncière en 2026 pourrait aggraver cette tendance. Ces bases n’ont jamais été actualisées depuis les années 70, à l’exception d’une revalorisation menée en 1980. La réforme pourrait donc conduire à d’importants transferts de charges, notamment pour les propriétaires de biens anciens.

La rédaction

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