En 2022, l’érosion des prix à Paris confère une nouvelle fluidité au marché. Cette tendance devrait se poursuivre dans les mois à venir.
Le marché immobilier résidentiel ancien parisien affiche un bon niveau d’activité satisfaisant mais le prix au mètre carré des appartements anciens recule : une situation inédite, après des années de hausse des prix.
Une certaine désaffection pour les grandes villes
Dès la sortie du premier confinement en 2020, les cartes du marché immobilier ont été rebattues. Les porteurs de projets immobiliers se sont dirigés vers de nouveaux territoires d’élection, des zones moins densément peuplées dans lesquelles ils recherchent des logements plus grands avec un éventuel espace extérieur.
Les grandes villes, Paris en tête, ne sont plus systématiquement privilégiées. Les acheteurs apprécient les deuxième et grande couronne en Ile-de-France, où ils peuvent acquérir une maison, ainsi que l’Ouest de la France. Dans ces zones, les prix sont en hausse. Et sur le littoral ouest, les prix flambent, avec des hausses à deux chiffres. Pour la Fnaim, la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie sont les nouvelles locomotives du marché.
En 2021, le dynamisme du marché parisien a soutenu les prix.
Dans ce contexte, les spécialistes anticipaient un atterrissage des prix parisiens. Or au premier trimestre 2021, la capitale a bénéficié d’un surcroit d’activité après les mises à l’arrêt successives du marché immobilier parisien dues à la crise sanitaire. Ce dynamisme a contribué à soutenir la hausse des prix dans de nombreux arrondissements avec de nouveaux records à la clé.
D’après les chiffres du baromètre LPI-Se Loger en septembre 2021, les prix à Paris ont augmenté de 6,7% sur un an. Plusieurs arrondissements parisiens affichent des hausses à deux chiffres sur un an : +16,1% pour le 6e arrondissement (où le seuil de 15.000 euros par mètre carré a été franchi), +14,1% pour le 5e arrondissement, +12,7% dans le 19e arrondissement et +10,5% dans le 11e arrondissement.
2022 : des baisses de prix significatives
Les baisses de prix anticipées par les experts se sont en réalité manifestées entre le premier semestre 2021 et 2022. D’après les statistiques des notaires du Grand Paris publiées en septembre 2022, à Paris, le prix au m² des appartements anciens a reculé à 10.550 euros le m² en février 2022, en baisse de 1,2% en un an.
D’après MeilleursAgents, cinq arrondissement sont repassé sous le seuil symbolique de 10.000 euros par m² : le 19e avec 9.243 euros par m², le 20e avec 9.518 euros par m², le 13e avec 9.656 euros par m², le 18e avec 9.751 euros par m², le 12e avec 9.919 euros par m², une bonne nouvelle pour les futurs acheteurs.
Et demain ?
Pour les Notaires du Grand Paris qui s’appuient sur les prix issus des avant-contrats signés dans leurs études, la tendance baissière devrait se prolonger dans les prochains mois. Ils anticipent un prix au m² de 10.410 euros en juin 2022 dans la capitale, en baisse annuelle de 2,4% et avec un retour au prix observé en mars 2020.
Cette tendance à la baisse devrait être confortée par la hausse exponentielle de l’inflation qui réduit le pouvoir d’achat des acquéreurs. Le resserrement du crédit, sous l’influence des recommandations du Haut Conseil de stabilité financière qui sont devenues obligatoires depuis le 1er janvier 2022, devrait également contribuer à cet atterrissage des prix parisiens. Et l’augmentation attendue des taux de crédits sous l’influence du changement de politique des banques centrales devrait encore renforcer ce phénomène. Cette nouvelle donne pourrait offrir de nouvelles opportunités aux porteurs de projets immobiliers.