le 02/06/2020
-Après une très bonne année 2019, la pierre-papier paraît faire preuve de résilience dans la crise sanitaire et financière traversée par la France.
En 2019, dans un univers de taux bas, les investisseurs ont été nombreux à se tourner vers la pierre-papier. Cette tendance a perduré au premier trimestre 2020. Dans un contexte d’érosion de rendement et de fluctuations des marchés, la pierre-papier a de bons atouts à faire valoir. Reste à savoir si cet engouement résistera à l’effet crise.
Les records de 2019
Avec 8,6 milliards d’euros en 2019, la collecte a battu de nouveaux records en 2019, réalisant une très belle progression (+ 68%) par rapport à l’année 2018. Les performances des SCPI (environ, 4,4%) ont été au rendez-vous, excédant même légèrement les rendements de 2018 (4,35%).
Au 30 juin 2019, la capitalisation des SCPI atteignait les 60,3 milliards d’euros. À la fin de l’année 2019, elle a atteint 65,1 milliards d’euros, d’après l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim).
Quant aux OPCI, la collecte a bondi de 20% par rapport à l’année précédente. La capitalisation de ces véhicules a progressé de 21,7% pour atteindre 18,4 milliards d’euros fin 2019. Après une année 2018 très difficile en termes de rendement, les OPCI ont affiché une très belle performance en 2019 (5,40%).
2020 : des chiffres prometteurs
Au premier trimestre 2020, d’après le premier et récent bilan dressé par l’Aspim et l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF), le constat est positif. Les SCPI et les OPCI ont collecté 3,8 milliards d’euros, soit une hausse de 47% sur un an : une croissance jugée solide pour ces deux véhicules. La collecte des OPCI a bondi de + 130% au premier trimestre, la deuxième plus forte progression de la collecte enregistrée par ce produit depuis sa création en 2007.
Cependant les fluctuations des marchés financiers à la baisse devraient affecter négativement la collecte des prochains mois pour les OPCI. Fin mars, la capitalisation des SCPI a atteint 68,2 milliards d’euros et celles des OPCI grand public est passée à 19,3 milliards d’euros (+3,7%). La performance globale des SCPI reste solide (4,4%) en revanche, les OPCI affichent une contreperformance pour ce premier trimestre (-2,9% depuis le 1er janvier).
Les perspectives
Avant la première quinzaine d’avril, aucun ralentissement notable de la collecte n’est observé. Depuis, la collecte s’est poursuivie. Son rythme est inférieur à celui des mois précédant le confinement. Aucun mouvement de retrait n’a été observé durant les mois de mars et d’avril.
En matière de performance pour les SCPI, le sujet des loyers s’avère crucial. Les adhérents de l’Aspim ont décidé de soutenir leurs locataires commerciaux (hors enseignes alimentaires) par des mesures d’aménagement, ce qui a conduit nombre de gérants à réduire les distributions de dividendes pour le premier trimestre par mesure de prudence.
L’évolution des prix du marché immobilier aura également un impact. Outre leur sensibilité aux prix de l’immobilier, comme les SCPI, les OPCI sont également sensibles aux variations des marchés boursiers. Leur performance future sera donc en partie corrélée à la bonne santé de la bourse.
Les marchés émergents ont des atouts à faire valoir pour un investisseur en quête de niveau de rendement attractifs. Mais toutes les zones géographiques ne se valent pas et l’investisseur devra accepter un certain niveau de risque.
Décryptage
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